D'après un sondage Harris Interactive pour l'association Réseau action climat, la baisse de la consommation de viande est majoritairement liée à des raisons économiques, mais aussi des raisons de santé, de conscience environnementale et du bien-être animal.
franceinfo Publié
"53% des Français disent avoir diminué la consommation de viande depuis trois ans", révèle un sondage Harris Interactive*, commandé par l'association Réseau action climat (RAC), publié mardi 18 mars et qu'ont pu consulter franceinfo et France Inter. Un tiers des Français mange toujours de la viande chaque jour.
Le résultat de cette étude bisannuelle est similaire à celui observé en 2023, note le RAC, représentant français de nombreuses ONG. La première cause de cette diminution d'alimentation carnée est "d’ordre économique (52 %), devant des raisons de santé (38 %), de conscience environnementale (35 %) et de bien-être animal (33 %)", indique le rapport. Mais le RAC observe que même si la raison économique reste majoritaire, elle "est en recul de 6 points par rapport à 2023, année marquée par une forte inflation".
Les consommateurs veulent manger moins de viande
Le RAC estime que si des mesures politiques étaient mises en place par le gouvernement, il y aurait davantage de personnes qui adopteraient un régime avec moins de viande. Ainsi, "53 % estiment que l’État et les pouvoirs publics agissent, mais de manière insuffisante, tandis que 29 % considèrent qu’ils n’agissent pas du tout", ajoute le RAC.
Les consommateurs veulent manger moins de viande, mais il faut leur donner de bonnes raisons, observe le RAC. Plus de trois quarts des sondés "affirment qu’ils pourraient limiter leur consommation de viande si cela permettait d’acheter de la viande de meilleure qualité qui rémunère mieux les éleveurs (79 %), si cela permettait de réduire les importations de viande (77 %) et si cela permettait de soutenir la production de viande issue d’élevages aux pratiques durables (77 %)".
"Le gouvernement n'encourage pas assez"
Le gouvernement "ne les encourage pas assez pour diminuer leur consommation de viande ou même à en consommer de meilleure qualité (63 %)". Les consommateurs aimeraient avoir davantage d'informations "sur l’origine de la viande dans les plats préparés (68 %) ou au restaurant (65 %)". Ces demandes reviennent régulièrement depuis 2021, assure le RAC.
L'association rappelle que ses propres propositions et celles d'autres associations sont généralement bien accueillies par un grand nombre de consommateurs : "Encadrer les échanges entre producteurs et grande distribution (90 %), développer l’élevage durable (90 %), sensibiliser à l’alimentation végétale et encourager à manger moins de viande (85 %), interdire la publicité pour les produits alimentaires les plus nocifs pour la santé et la planète (83 %)".
Limiter les marges
Autres mesures qui font consensus auprès des sondés, cette fois-ci à l'égard de la grande distribution : qu'elle soit contrainte d’afficher clairement l’origine de la viande dans les plats préparés (90 %), qu'elle soit contrainte de limiter ses marges sur les produits sains et durables comme les fruits et légumes et les produits biologiques (89 %), qu'un étiquetage environnemental sur les emballages des produits alimentaires soit imposé, avec une note sur les impacts écologiques et une indication sur le mode d’élevage (87 %).
Le végétarisme est l'un des leviers les plus efficaces pour réduire les émissions de carbone humaines. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), un repas végétarien émet 14 fois moins de CO2 qu'un repas qui contient du bœuf.
*Méthodologie : sondage réalisé du 2 au 5 février 2025 auprès d’un échantillon de 1 102 personnes, représentatif de la population française. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et région d’habitation.