Pour la première fois, des chercheurs ont identifié que notre cerveau était atteint avec une consommation modérée de sept unités d'alcool par semaine. Une accumulation anormale de fer dans le cerveau altère le contrôle des mouvements, et certaines capacités de réflexion et d’apprentissage.
Difficile de résister au plaisir quotidien de l’apéritif pendant les vacances… Mais sans vouloir être trop rabat-joie, accepteriez-vous quelques options sans alcool ? Cela pourrait préserver le bon fonctionnement de votre cerveau. Les explications de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : Une équipe britannique a vraiment observé un effet toxique sur les neurones à partir d’un verre d’alcool par jour ?
Géraldine Zamansky : Alors, c’est encore plus triste que ça. Ils ont constaté des conséquences inquiétantes à partir de 7 unités d’alcool par semaine. Mais pour les atteindre, il suffit en fait de boire 4 canettes de bière de 33cl, et environ 4 verres de vin. C’est ce que m’a expliqué le Dr Anya Topilawa, psychiatre à l’Université d’Oxford et coordinatrice de cette étude de grande ampleur. Son équipe a analysé les IRM du cerveau de plus de 20 700 personnes qui ont aussi rempli un questionnaire sur leurs habitudes en matière d’alcool.
Résultat : un effet négatif est donc observé dès 7 unités hebdomadaires. Cet effet, c’est d’abord une accumulation anormale de fer dans des zones du cerveau cruciales pour le contrôle des mouvements et certaines capacités de réflexion et d’apprentissage. Or, ces capacités semblent justement diminuées, d’après des tests réalisés le même jour. Les volontaires concernés ont réalisé de moins bonnes performances sur des exercices de raisonnement par exemple. Pour le Dr Anya Topilawa, c’est la première fois qu’une telle atteinte est identifiée avec une consommation d’alcool aussi modérée.
C’est impressionnant. Et ils ont aussi identifié comment cette accumulation de fer dans le cerveau abîme son fonctionnement ?
D’après le Dr Topilawa, le fer entraînerait une mort des neurones. Et là, il s’accumule dans des zones bien connues pour être altérées dans la maladie d’Alzheimer. Donc le lien semble très plausible. Alors attention, on parle ici de légère perte de performance, pas d’un début d’amnésie. Mais cette étude peut être considérée comme une alerte sérieuse puisqu’elle concorde avec des résultats précédents sur les risques de l’alcool.
Les séquelles neurologiques provoquées par une consommation importante sont connues depuis longtemps. Et au printemps dernier, des chercheurs américains avaient déjà montré que l’équivalent d’une bière par jour entraînait cette fois une sorte de vieillissement accéléré du cerveau.
Heureusement, le Dr Topilawa m’a aussi parlé de sources d’optimisme. En devenant plus sobre, des patients avaient retrouvé un cerveau plus efficace ! C’est une bonne raison pour tenter de réduire un peu le nombre de verres d’alcool cet été, en alternant avec une eau gazeuse et une rondelle de citron par exemple ?Surtout quand il fait très chaud, car on rappelle que l’alcool a tendance à accélérer la déshydratation...
Géraldine Zamansky - franceinfo