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LA MALADIE DE LYME EN DIX QUESTIONS

Chère lectrice, cher lecteur,
La maladie de Lyme est une maladie grave qui peut ruiner votre vie.
Mais la plupart des personnes touchées ne sont même pas informées de son existence. Les médecins eux-mêmes ne sont pas formés pour la reconnaître. Les patients passent alors de médecin en médecin, sont soumis à toutes sortes d'examens et traitements coûteux et inefficaces, jusqu'au jour où on leur dit que « tout est dans la tête » et qu'ils devraient prendre des antidépresseurs ou suivre une psychothérapie.

C'est pourtant une grave erreur : il existe une forme chronique de la maladie de Lyme, beaucoup plus insidieuse. Et elle peut littéralement détruire votre existence.
Depuis plus de cinq ans, l’IPSN accompagne les différentes associations de malades, telles que Lyme sans Frontières ou I for Lyme, dans leur combat pour faire reconnaître les véritables dangers de cette maladie, qui prend actuellement des allures d'épidémie en Russie, en Europe Centrale, en Amérique du Nord et en Allemagne.
Peut-être êtes-vous vous-même, ou un proche, concerné. Cela pourrait être le cas si vous souffrez de symptômes que la médecine ne parvient pas à guérir.
C’est pourquoi nous vous proposons ce dossier spécial qui, nous l’espérons, vous permettra de faire le point sur ce nouveau fléau.
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois

QUESTION N°1 :
Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

La borréliose, ou maladie de Lyme, tient son nom d’une petite ville du Connecticut (Etats-Unis) où l'apparition de plusieurs cas d'arthrite inflammatoire dans les années 1970 a permis d'identifier pour la première fois un syndrome touchant la peau, le système nerveux et les articulations. Il s’agit d’une infection qui peut toucher les hommes comme les animaux. La maladie n’est pas contagieuse. Elle ne se propage à l’homme que par la piqûre (ou morsure) des tiques, qui se nourrissent de sang.
Un biologiste américain, Willy Burgdorfer, mit en évidence la présence de spirochètes , bactéries de forme hélicoïdale dans le tube digestif et la salive de tiques, de type Ixodus scapularis et Ixodus dammini. Il inocula cette bactérie à plusieurs lapins qui développèrent quelques semaines plus tard un érythème migrant, manifestation clinique courante de la maladie de Lyme. Un premier lien entre la maladie de Lyme et les spirochètes venait d'être établi. Il sera confirmé l'année suivante par la découverte de ces mêmes bactéries dans le sang et la peau de victimes de la maladie de Lyme. Elles furent alors baptisées Borrelia burgdorferi en l'honneur de l'entomologiste américain. Le plus souvent asymptomatique, la maladie peut causer des troubles neurologiques, dermatologiques, articulaires et, plus rarement, cardiaques ou ophtalmiques. Elle peut toucher des organes divers ou impacter de multiples systèmes du corps.
Dans sa forme chronique, la maladie de Lyme est une grande simulatrice : elle peut imiter n’importe quelle maladie, tout comme une maladie mieux connue, elle aussi à spirochète1 : la syphilis.

1 Dr Richard Horowitz - “Soigner Lyme et les maladies chroniques inexpliquées”.

QUESTION N°2 :
Comment est-on infecté ?
La maladie de Lyme est transmise uniquement par piqûre d'une tique infectée et ce, à tous les stades de son développement : larve, nymphe ou adulte.
Les tiques ne sautent ni ne volent. Elles attendent sur la végétation le passage de leur victime pour s'y accrocher via ses membres inférieurs. Elles gagnent ensuite le cuir chevelu ou des zones du corps où la peau est plus fine (aisselle, aine, pubis) pour planter leur rostre dans la peau et sucer le sang. Ce faisant, elles peuvent injecter par leur salive jusqu'à 7 agents pathogènes différents et générer ainsi des co-infections : babésioses (Babesia divergens et B. microti), fièvre Q (Coxiella burnetii), ehrlichioses (Anaplasma sp. = Ehrlichia sp.), tularémie (Francisella tularensis) et encéphalite à tique causée par un virus.
La piqûre au demeurant indolore peut durer plusieurs jours, 2 à 3 jours pour les nymphes, 7 à 13 jours pour les adultes femelles (seuls, les mâles adultes ne se nourrissent pas). Les risques de
contamination sont proportionnels à la durée de la piqûre et fortement réduits si celle-ci dure moins de 24 heures.
Difficilement détectables en raison de leur taille, les très nombreuses nymphes semblent être
responsables de la plupart des transmissions (75% des cas selon certaines estimations).

 

QUESTION N°3 :
Où l’attrape-t-on ?
La tique vit dans les bois et buissons humides mais peut aussi se rencontrer dans les prairies, jardins et parcs. Toutes les régions françaises sont concernées et, plus globalement, l'Europe. Les piqûres de tiques infectées par des Borrelia (absorbées lors d'un repas sanguin de ladite tique sur un animal infecté) interviennent principalement entre mai et octobre. Cependant, le risque est estimé présent toute l'année, y compris l'hiver. Aucune région de France n'est plus épargnée.
Les mammifères sauvages (rongeurs, cervidés, ours, lièvres, ratons laveurs), les oiseaux sauvages, les animaux domestiques (chiens, chevaux, bétail) et les tiques elles-mêmes (par transmission transovarienne) constituent le réservoir dans lequel la tique s'alimente en sang, l'homme y compris.
Au moins 237 espèces animales ont été identifiées comme réservoir.
L'Homme est un hôte accidentel, contaminé par la morsure de tiques infectées pendant la période où les tiques sont les plus actives, c'est-à-dire au printemps et au début de l’automne.

 

QUESTION N°4 :
Quels sont les symptômes ?
Une rougeur nouvellement apparue et qui s'étend sur votre peau doit vous alerter ! Les piqûres sont indolores (la tique injecte un anesthésiant local), parfois invisibles si elles sont localisées sur le cuir chevelu ou sur une zone peu accessible à la vue. De plus, certaines tiques à l’état de nymphe sont très difficilement visibles à l’œil nu. Et pourtant, cette rougeur (appelée « érythème chronique migrant ») doit vous inciter à consulter rapidement votre médecin traitant auquel il faudra signaler votre activité professionnelle ou vos loisirs en pleine nature.
Depuis 1999, la maladie de Lyme est reconnue comme maladie professionnelle au régime général et au régime agricole. Exposés à titre professionnel, l'ensemble des salariés amenés à travailler en milieu naturel (ouvriers forestiers, notamment) ne doivent plus hésiter à déclarer les piqûres de tiques à leurs employeurs.
Car le risque est sérieux.
Bien que infectieuse, la maladie de Lyme n'est pas contagieuse. Elle peut s'exprimer et évoluer
pendant de nombreuses années. Ces manifestations ont été regroupées en 3 stades différents, qui peuvent se chevaucher pour certains symptômes :

● Le stade I est celui de la phase aiguë (de 3 à 30 jours après la piqûre). Une plaque rouge
circulaire (l’érythème chronique migrant) peut apparaître et s’étendre. Mais ce n’est pas
systématique. Des symptômes pseudo-grippaux peuvent apparaître : fatigue, frissons, fièvre,
maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, ganglions lymphatiques enflés et nausées.
Certaines personnes peuvent également développer une paralysie faciale. Ces symptômes
peuvent disparaître sans traitement en 2 mois environ. Détectée à ce stade, la maladie peut
être aisément traitée par des antibiotiques ;


● Le stade II apparaît quelques mois après la morsure. En l’absence de traitement, des
éruptions cutanées apparaissent accompagnées de symptômes diffus tels que fatigue,
difficultés de concentration ou de mémorisation, sautes d’humeur, douleurs musculaires
et/ou articulaires, atteintes cutanées (érythèmes) ;


● Lors du stade III , la bactérie colonise certains organes (des mois ou des années après la
morsure) et des symptômes extrêmement variés peuvent se manifester : neurologiques
(douleurs lancinantes, démangeaisons/picotements dans les mains et /ou les pieds, troubles
de la mémoire, insuffisance musculaire, fatigue intense), cardiaques (rythme irrégulier),
inflammatoires (yeux, foie ( hépatite ), arthrite (douleurs articulaires aiguës avec inflammation, généralement au niveau des genoux, mais la douleur peut se déplacer d’une articulation à une autre).


Tous ces symptômes, très invalidants pour les patients, peuvent apparaître et disparaître
périodiquement. Souvent, ils sont confondus avec ceux d’autres maladies comme la sclérose
en plaque, la spondylarthrite ankylosante ou certaines affections auto-immunes.

Pourquoi autant de symptômes ?
Parce que la maladie de Lyme, dans ses formes secondaires, est accompagnée de co-infections2,
c’est-à-dire de micro-organismes tels que bactéries, protozoaires, champignons, vers, virus,... qui, en tant que co-facteurs, contribuent au développement des spirochètes et génèrent ainsi cette grande diversité de symptômes.


Pourquoi cette persistance de la maladie ?
Parce que les bactéries s’enkystent dans l’organisme sous une forme “dormante” rendue possible par l’existence de structures de protection appelées “biofilms”. Dès lors, les borrélies accompagnées d’autres agents pathogènes (virus, levures, champignons, autres bactéries) s’organisent en communautés vivant en symbiose au sein d’une matrice adhésive qui les protège des agressions extérieures, notamment des antibiotiques.


En outre, les symptômes de la maladie de Lyme s'aggravent à l'exposition aux produits toxiques
environnementaux, dont les métaux lourds comme le mercure et le plomb. Ils peuvent provoquer des problèmes de détoxification, des troubles du sommeil, des troubles psychologiques, des dysfonctionnements hormonaux et des déficiences en vitamines et minéraux.

2 Parmi ces co-infections, et de manière non exhaustive, on peut citer chlamydiae pneumoniae, mycoplasmes pneumoniae, Bartonella,
Ehrlichia, Babesia, Coxiella, amibes et streptocoques, Candida albicans, etc .

 

QUESTION N°5 :
Comment savoir si l’on est infecté ?
Il existe des tests de dépistage, mais ils sont très imparfaits, plus personne ne le nie aujourd’hui.
Lorsque se développent des symptômes de deuxième et troisième stade, le diagnostic se fait par prise de sang via un premier type de test dénommé Elisa. Mais ce test est indirect : il détecte les anticorps luttant contre la maladie. Or, ceux-ci ne sont pas présents au stade initial.
Si le test Elisa est positif, il doit être confirmé par un second, le Western-Blot. Les personnes positives aux deux et manifestant des symptômes évocateurs sont recensées comme malades de Lyme. Mais beaucoup de patients, bien que malades après une piqûre de tiques, sont négatifs à ces tests. Les tests détectant directement la bactérie sont plus complexes, plus chers et donc très rarement prescrits.
Compte tenu de la multiplicité des symptômes et des co-infections associées à la présence de cette bactérie, le Dr Richard Horowitz, spécialiste mondial de Lyme, auteur de “Soigner Lyme et les maladies chroniques inexpliquées”, a mis au point un questionnaire symptomatologique, totalement anonyme, destiné à déterminer la probabilité d'être atteint d'un syndrome infectieux
multisystémique (SIMS) et/ou d'une maladie de Lyme (ML) :
http://www.associationlymesansfrontieres.com/questionnaire-lyme/

 

QUESTION N°6 :
Quels sont les traitements ?
En tout état de cause, la prévention et la vigilance restent les seules armes efficaces. Judith Albertat3, touchée elle-même par la maladie de Lyme et auteur du livre « Maladie de Lyme : mon parcours pour retrouver la santé », a fait le point sur la prodigieuse diversité des traitements qu'elle a dû entreprendre pour atténuer les insupportables symptômes qui ont failli briser sa vie.
Au cours de ses recherches, elle a pu identifier et analyser diverses approches thérapeutiques :

● L’approche consensuelle
Le protocole de soins de référence en France a été élaboré par la 16ème conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse sous l'égide de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF)4.
Le traitement consiste en une antibiothérapie par voie orale, de 3 à 6 semaines, éventuellement
renouvelée une fois. Le traitement vise l'éradication complète des borrélies. La guérison est obtenue d'autant plus facilement que la prise en charge est précoce. A contrario, lors d’un diagnostic plus tardif, la régression des symptômes peut être beaucoup plus lente. Un suivi rigoureux doit être effectué afin d'évaluer l'évolution de l'infection et l'apparition de signes de co-infections. Le traitement doit être prolongé en cas de persistance des symptômes.
En cas de rechute après un traitement initial efficace, les traitements doivent être renouvelés. Le
choix doit être fait en fonction de la qualité de la réponse au traitement initial, du temps de rechute, de la gravité des symptômes en cours et de la qualité de vie du patient.
Si le traitement conventionnel est bien adapté aux phases d’urgence aiguës et précoces, il se révèle beaucoup moins efficace dès que la maladie devient chronique. En effet, si les patients répondent en général bien aux antibiotiques donnés en urgence, sur le long terme, en revanche, il y a des rechutes.
Notamment à l’automne et au printemps, au moment où bactéries et virus sont les plus actifs. Le traitement conventionnel permet donc une amélioration temporaire mais il ne résout pas les autres problèmes rencontrés par les malades de Lyme (charge toxique importante, déficits en vitamines, intestin perméable…). L’antibiothérapie risque donc d’aggraver à terme l’état du « terrain » déjà malmené du malade et on va de Charybde en Scylla.


3 Judith Albertat - Lyme, les solutions naturelles - 2016. Ed. Thierry Souccar. Coll. Nature et Vitamines.
4 Compte rendu de la 16ème conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse. Borréliose de Lyme : Démarches diagnostiques,
thérapeutiques et préventives. www.pasteur.fr et www.invs.santepubliquefrance.fr
http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=464

● L’approche intégrative
Elle vise à traiter le patient dans sa globalité en combinant les médicaments issus de la médecine conventionnelle à des outils divers provenant de pratiques de “médecine douce”. Le but est d’essayer de prendre en charge des malades présentant des symptômes divers, nombreux et atypiques souvent sans rapport les uns avec les autres et que les traitements conventionnels ne parviennent pas à soulager5.
Ce traitement consistera en une antibiothérapie séquentielle (ou “pulsée”) : en général des cures de médicaments anti-infectieux à large spectre d’action (antibiotiques, notamment) pour des périodes de 8 à 21 jours chaque mois, durant de nombreux mois, voire des années. Au cours de ces cures, les antibiotiques sont associés à d’autres traitements : antiviraux, antifongiques, compléments alimentaires, phytothérapie, homéopathie. Le but est d'arriver à détruire les bactéries qui se sont enkystées.
L’approche intégrative apporte de bien meilleurs résultats que l’approche conventionnelle. Mais les longues périodes d’antibiothérapie favorisent le développement d’autres micro-organismes
pathogènes difficiles à éradiquer, tels Candida albicans et Clostridium difficile.

 

● L’approche alternative
Elle est basée sur des traitements n’utilisant pas les médicaments conventionnels de l’industrie
pharmaceutique. Elle ne s’appuie pas sur le protocole défini par les autorités de santé et identique pour tous mais est systématiquement adaptée à la problématique particulière à chaque patient.
Il s’agira, dans un premier temps, de “rétablir le terrain”. C’est-à-dire de détoxifier l’organisme en profondeur, puis, grâce à une réforme alimentaire rigoureuse, de l’aider à se remettre en
fonctionnement.
Ensuite, les thérapies naturelles, clé essentielle du traitement (ou du moins de l'amélioration des
symptômes), prennent le relais. L’approche alternative peut ainsi faire appel à des outils issus de la phytothérapie, l’homéopathie, l’aromathérapie et la nutrition. Elle peut également avoir recours à l’auriculothérapie, l’hydrothérapie du côlon, les médecines chinoise ou ayurvédique, la réflexologie, l’ostéopathie, la sophrologie,...

5 Créé il y une dizaine d’années, Chronimed est un groupement de médecins qui soignent de manière intégrative de nombreux malades de
Lyme. www.psychostrategy.net

 

QUESTION N°7 :
Comment se protéger ?
Il est conseillé, au cours de promenades en forêt ou dans les champs6 :
- de porter des vêtements longs et des chaussures fermées pour empêcher les tiques de se fixer sur la peau. Un pantalon et une paire de guêtres sont efficaces. De même qu'une chemise à manches longues. Choisissez des vêtements clairs ou unis pour localiser les tiques plus facilement.
- d' utiliser des répulsifs . On peut coupler l’utilisation de répulsifs pour les vêtements (attention ! certains sont dangereux, voire mortels, pour nos compagnons à quatre pattes) à des répulsifs à
appliquer sur la peau (éviter le DEET, pas vraiment écologique et surtout toxique !). Une application au niveau des chevilles et des jambes limitera grandement le risque de se retrouver « tiqué ». Vous pouvez vaporiser également sur vos vêtements un répulsif naturel (une dose d’huile essentielle d’arbre à thé pour deux doses d’eau à pulvériser sur le bas du pantalon, les chaussures et les chaussettes).
- au retour, de procéder à une inspection minutieuse et de se débarrasser rapidement des tiques fixées à la peau et se trouvant sur les vêtements. Le risque de contamination est plus grand à partir de 12 heures de contact, il est donc essentiel de les retirer le plus tôt possible. La tique doit être extraite à l'aide d'une pince à épiler ou d'un tire-tique en évitant de l'écraser, ce qui augmenterait les risques de contamination. Des crochets tire-tique existe en pharmacie et doivent désormais faire partie de la trousse de secours. Il est déconseillé d'appliquer tout produit (éther, pétrole) qui risquerait de faire régurgiter la tique et d'accroître ainsi le risque d'infection. Désinfecter ensuite à l’aide d’un antiseptique sans alcool.
- de surveiller durant les jours suivants l'éventuelle apparition d'une auréole rouge (érythème
migrant). Si tel est le cas, il convient d'aller consulter, même si vous n'avez pas vu de tique à cet
endroit.

6 http://www.associationlymesansfrontieres.com/wp-content/uploads/Lyme_brochure_FR-Dr.-Rath.pdf

 

QUESTION N°8 :
Quelle est l’ampleur du phénomène ?
La maladie de Lyme serait la maladie vectorielle qui se développe de façon endémique la plus
importante dans le monde, selon le Docteur Richard Horowitz, membre fondateur de l'ILADS7,
spécialiste de la maladie de Lyme.
En Europe, aujourd’hui, entre 65 000 et 80 000 cas sont enregistrés chaque année. Maladie rare
autrefois, c'est devenu une épidémie galopante en Allemagne, où l'on recense un million de cas. En Bavière, on considère que c'est la maladie infectieuse qui se développe le plus actuellement. C'est aussi le cas en Amérique du Nord, en Europe centrale, en Russie…
Cependant, l’effectif réel de personnes souffrant de la maladie de Lyme est beaucoup plus élevé. En effet, l‘infection de la maladie de Lyme affiche divers symptômes qui ne peuvent pas facilement être classés, ce qui en fait une des maladies infectieuses les plus courantes non reconnues ou mal diagnostiquées en Europe et aux Etats-Unis.
En France, en 2015, le réseau Sentinelles8 a fait état de 33 202 nouveaux cas. Sur la période
2009-2015, on a recensé une moyenne de 29 000 nouveaux cas par an, une incidence moyenne
annuelle estimée à 46 cas pour 100 000 habitants et un nombre moyen d’hospitalisations qui s’élève à 9549.
Les raisons de cette expansion sont encore à trouver. L'accroissement des populations de cervidés pourrait y avoir contribué, de même probablement que le réchauffement climatique.

7 International Lyme And Associated Diseases Society - www.ilads.org
8 https://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/?page=maladies&mal=18
9 http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-transmission-vectorielle/
Borreliose-de-lyme/Donnees-epidemiologiques

 

QUESTION N°9 :
Quelles sont les mesures prises par l’État ?
Au regard du caractère émergent de cette affection et de sa gravité potentielle, des études sont
menées par l'Institut de veille sanitaire et l'Institut Pasteur (centre national de référence des borrelia, laboratoire des spirochètes) afin de décrire la maladie et de suivre son développement.
La borréliose de Lyme fait partie pour l'INVS des zoonoses10 prioritaires en raison de son incidence, de son risque potentiel de séquelles graves, de l'existence d'un traitement précoce efficace et des nombreuses opportunités de prévention.
A la suite de la publication, fin 2014, d’un rapport du Haut Conseil de santé publique, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, en septembre 2016, un plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les autres maladies vectorielles transmises par la tique11.
Le plan Lyme entend se décliner autour de plusieurs axes stratégiques :


● la surveillance et l’amélioration des connaissances sur les tiques : le plan prévoit notamment
de dresser une cartographie de la présence des tiques en France et de créer une application
mobile pour signaler les morsures de ces parasites.


● la prévention : informer les promeneurs en forêt, évaluer l'efficacité des répulsifs existants
et mieux former les professionnels de santé comme les médecins généralistes.


● l’amélioration de la prise en charge des malades : celle-ci sera uniformisée avec la mise en
place d'un protocole national de diagnostic et de soin et la désignation de centres spécialisés
dans chaque région.


● l’amélioration des tests de diagnostic : considérés comme peu fiables, ils seront évalués et
l'Institut Pasteur est chargé d'en développer de nouveaux.
Nulle mention, cependant, du budget qui devra être mobilisé pour le mettre en oeuvre.

10 zoonoses : maladies et infections dont les agents se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l'homme, et vice-versa.
11 http://www.lemonde.fr/sante/article/2016/09/29/unplandeluttecontrelamaladiedelyme

 

QUESTION N°10 :
Un vaccin pour bientôt ?
Il n'existe à l’heure actuelle aucun vaccin humain commercialisé contre la maladie de Lyme.
Cependant, le 9 décembre 2016, Valneva SE, société de biotechnologie développant et
commercialisant des vaccins innovants, a annoncé qu'elle lançait un essai clinique de Phase I de son candidat vaccin VLA15 contre la maladie de Lyme, suite à l'acceptation de ses demandes
d'autorisation d'essai clinique (IND et CTA) aux Etats-Unis et en Europe par respectivement l'autorité de santé américaine Food & Drug Administration (FDA) et l'autorité de santé belge12.
Valneva a développé un candidat vaccin multivalent visant l'une des protéines (l'OspA) les plus
exprimées par la bactérie lorsqu'elle est présente chez une tique. Les données précliniques ont révélé que ce candidat vaccin offrait une protection contre la majorité des souches de Borrelia pathogènes pour l'homme.
L'essai clinique de Phase I de Valneva VLA15-101 sera mené aux Etats-Unis et en Europe (Belgique) et inclura 180 patients âgés de 18 à 40 ans. Le critère principal de l'essai à simple aveugle, partiellement randomisé, à dose croissante, portera sur l'évaluation de l'innocuité et de la tolérance du candidat vaccin. L'immunogénicité (capacité pour une substance, habituellement étrangère à l'organisme dans lequel elle se trouve, de provoquer une réponse immunitaire spécifique) sera également contrôlée sur différentes tranches d'âges et dans différentes formulations, à différents points dans le temps.
Il est certain que la mise au point d’un vaccin constituerait une avancée considérable dans la lutte contre ce fléau, notamment en faveur des populations les plus exposées. Néanmoins et compte tenu notamment de la variété des co-infections inoculées lors de la contamination, le vaccin ne pourra constituer à lui seul une réponse au problème.
Sans compter qu’il reste à trouver les solutions pour traiter les milliers de personnes infectées qui déclareront la maladie à plus ou moins longue échéance.

12 http://www.valneva.com/en/

Pour en savoir plus !


Documents officiels en France :


● Synthèse du ministère de la santé
● Avis relatif à la borréliose de Lyme (28 mars 2014) Haut Conseil de la santé publique
● La borréliose de Lyme. Rapport du groupe de travail (HCSP 2014)
● Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques thérapeutiques et préventives (SPLIF -2006)
● Document d'information à destination des professionnels de santé (Ministère de la Santé)


Sociétés savantes :
● International Lyme And Associated Diseases Society (ILADS) - www.ilads.org/
● Infectious Diseases Society of America (IDSA) - www.idsociety.org
● Société de Pathologie Infectieuse de Langue Francaise (SPILF) - www.infectiologie.com/
● Réseau Borréliose : constitué de malades, soignants, aidants, soutiens, dont l'objectif est la
recherche, la collecte, le partage de connaissances à destination de l'ensemble de la
communauté et du grand public - www.reseauborreliose.fr
● Recommandations de la German Borreliosis Society - voir le document

 

Associations de patients :
● Lyme Sans Frontière : créée en 2002, plus de 1000 adhérents.


● Lyme Net : association destinée au grand public pour la prévention et le traitement de la maladie de Lyme et autres maladies transmissibles par les tiques. www.lymenet.org


● France Lyme : agit au service des malades et de la société. Elle propose du soutien personnalisé aux malades et des actions de prévention auprès de tous les publics : grand public, enfants, professionnels, sportifs, etc. http://francelyme.fr


● Fédération Française contre les Maladies Vectorielles à Tiques - FFMVT : Promouvoir les droits
des malades, définir les évolutions souhaitables dans la prise en charge des maladies vectorielles à tiques, dans une démarche de démocratie sanitaire, avec une étroite collaboration entre malades et professionnels. http://ffmvt.org

Diagnostic / Traitements :
● Les méthodes diagnostiques lors de la maladie de Lyme - Pr Christian PERONNE - 2014.Les
traitements actuels contre la Borréliose chronique - Dr Hopf Seidel - 2013. Voir le document


● Maladie de Lyme et co-infections vectorielles à tiques : défis mondiaux dans le contexte d’une
menace de santé publique. Pr Christian PERONNE - 2014. Voir le document


● La vérité sur la maladie de Lyme - Pr Christian PERONNE - Janvier 2017. Ed. Odile Jacob.


● Soigner Lyme et les maladies chroniques inexpliquées - Dr Richard HOROWITZ - 2014. Ed. T.
Souccar.


Epidémiologie :
● http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-transmission-vectorielle/Borreliose-de-lyme/Donnees-epidemiologiques


● Cartographie des morsures de tiques en France : https://sites.google.com/site/tiquesfrance/
Témoignages :


● Maladie de Lyme : Mon parcours pour retrouver la santé - J. ALBERTAT - 2012. Ed. T. Souccar.


● Lyme : les solutions naturelles - Judith ALBERTAT - 2016. Ed. T. Souccar.


● A la recherche de ma santé perdue - Sophie BENARROSH- 2015. Editions du Moment.

Offert par l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
Plus d’informations sur www.ipsn.eu

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